La prochaine crise...

   Les LBOs, financements d'acquisition par emprunt qui sévissent dans les Ardennes comme partout en Europe et dans le monde ont déjà montré les effets désastreux sur l'emploi (licenciement, délocalisation, captation des deniers publics...). Ces "coups" financiers passent pour le moment inaperçus dans les médias. La méthode d'enrichissement des fonds d'investissement spéculatifs est basée sur le démantèlement des entreprises au profit des actionnaires, et cela sur le dos des sociétés endettées ou en "dépôt de bilan". La dette sert en fait à financer l'acquisition et ainsi devenir propriétaire de la société tandis que les banques récupèrent l'intérêt de la dette. Ainsi, plus la dette est grande plus les actionnaires, les banques se gavent. Les "effets de levier " permettent d'augmenter la rentabilité par simple effet de gestion: levier financier où l'endettement permet l'augmentation du capital, levier fiscal qui est obtenu par une fiscalité avantageuse, levier juridique qui permet le contrôle des opérations par un actionnaire minoritaire (peu d'apport beaucoup de bénéfices) et levier social qui correspond dans la majorité des cas à de la casse sociale (délocalisation, licenciement,...). Ce système permet aux fonds d'investissement d'augmenter la rentabilité de leur investissement sans pour autant contribuer à la création de richesse réelle (outils de production, emploi,...). Toute la fragilité est là et ressemble fortement à la crise des subprimes mais dans des proportions nettement plus grandes. Le système est complexe, et plus il est complexe plus les risques sont partagés, et plus les responsables de ces opérations de sabotage sont à l'abri.

Ces menaces financières sur l'économie locale et mondiale n'ont pas l'air d'intéresser l'Élysée. Peut-être n'a t'il pas perçu que la baisse de l'emploi est en grande partie directement liée à ces magouilles financières, et la désastreuse gestion pour l'économie mondiale qui se traduit au niveau local par de la casse sociale. Sarkozy l'a enfin compris tout seul, pour l'emploi, le pouvoir d'achat, et les Ardennes il ne peut rien faire. C'est sûrement pourquoi il a  annulé son voyage à Rethel la semaine dernière où il devait parler Emploi. "Le tempo" de la crise ne correspond peut-être pas tout à fait au rythme des pertes d'emploi dans les Ardennes... (cf. l'article "SUPERMANNE..." p.1 du Canard enchaîné du 15/10/08). Mais on l'en remercie : les Ardennes n'ont vraiment pas besoin de lui... Le pire c'est que la seule idée qu'il annonce est la création d'un "fond stratégique d'investissement"...