La Meuse fleuve de partage?

  "Quel avenir européen pour la Meuse et le territoire mosan? ", livre de J-C. Nemery, O. Duperon, F. Thuriau (Harmattan-AAT) ébauche les bases d'une réflexion sur l'avenir commun d'un espace transnational centré sur le bassin mosan. Cette étude commandée par la région Champagne-Ardenne présente la géographie administrative, l'histoire et la culture de l'espace mosan. On se rend ainsi compte que ce territoire s'est toujours situé à cheval entre deux espaces: l'Empire germanique à l'est et la France à l'ouest.
Cette ouvrage montre que la Meuse a en effet été un élément moteur de communication entre les différentes zones frontières qu'elle traverse. Notamment sur le plan artistique avec l'Art Mosan du XIIème siècle, sur le plan administratif avec les différents évéchés, seigneuries et principautés et sur le plan industriel. Actuellement la CIM (Commission Internationale de la Meuse) et l'EPAMA (Etablissement Public d’ Aménagement de la Meuse et de ses Affluents) dont le siège est basé à Charleville-Mézières montre une volonté de gestion commune du risque hydrologique de la Meuse sur les territoires la bordant (Ardennes, Wallonie, Pays-Bas...). Ainsi ces exemples administratifs de gestion posent les bases d'une construction interrégionale au sein de l'espace "Meuse". D'ailleurs les conclusions du 2ème symposium de Sedan intitulé "la Meuse, un avenir partagé" témoigne de cette volonté commune entre les différents territoires.

On peut toutefois citer cette question intéressante pour illustrer le dilemme de ce territoire: " Nature, industries florissantes puis en déclin, guerres, culture, tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette rivière un fleuve d'histoires constitutives d'une identité forte et revendiquée à l'extérieur du territoire ardennais. Pour autant, cette identité n'est elle pas dévalorisée en interne du fait des difficultés économiques et sociales qu'il rencontre? "